Les Vikings, une culture mal connue
par Jean Louis Fabaron, guide-accompagnateur
Voyages Lambert propose plusieurs circuits dans ce grand domaine de l’Europe du Nord que l’on nomme communément la Scandinavie : Grand tour de la Scandinavie, Helsinki, Stockholm, Oslo & Copenhague, virée dans les capitales scandinaves, Islande, Suède ainsi qu’un circuit dans les grandes capitales de l’empire hanséatique en Allemagne et Danemark…). La destination est séduisante par la beauté de ses paysages et les sociétés qui y vivent actuellement sont passionnantes pour leur art de vivre et leur culture. Une culture directement héritée de leurs ancêtres Vikings, ceux-là mêmes qui au cours de leur grande expansion durant le Haut Moyen Âge ont fait trembler l’Europe jusque dans ses fondations. Mais que sait-on exactement d’eux?
Idées reçues au sujet des Vikings
Avec leurs « drakkars » et leurs casques à cornes, les Vikings, les ancêtres des Danois, Norvégiens, Suédois et Islandais actuels, font partie intégrante de l’imaginaire collectif. Des romantiques scandinaves aux Américains célébrant le découvreur Leiv Eriksson, des Russes invoquant leurs ancêtres varègues aux groupuscules néo-nazis ne jurant que par Thor et Odin, des mangas aux séries télé, les Vikings sont partout. Qui sont vraiment ces étranges Nordiques que la bande dessinée ou le cinéma affuble de casques à cornes? Des guerriers courageux qui ont soif d’aventure? Des envahisseurs et des pillards naviguant sur des « drakkars »? Voici quelques lignes qui veulent s’efforcer de mieux présenter cette culture mal connue en puisant dans les dernières découvertes archéologiques ainsi que dans les sources littéraires historiques les mieux documentées et les plus crédibles. Une mission certes difficile, mais qui surtout désire faire table rase de certains clichés ayant la vie dure, mais qui pourtant encore de nos jours persistent à parfois donner une image très fausse au sujet de ces hommes et ces femmes du Nord qui, du VIIIe au milieu du XIe siècle, ont rayonné depuis leur cœur originel scandinave jusqu’aux plus lointaines terres.
Au début du XIXe siècle, lorsque, à la suite des guerres napoléoniennes, le Danemark, la Norvège et la Suède doivent surmonter le traumatisme d’une crise à la fois identitaire et politique, les romanciers scandinaves vont puiser dans les sources médiévales et exalter leur passé national en idéalisant la figure du Viking, son courage et sa soif d’aventure. Et en dépit de l’image plus sobre et plus réaliste qu’en donnent les historiens à partir du XXe siècle, la vision romantique largement popularisée prévaut encore aujourd’hui. Aucun point du globe n’échappe désormais à l’incroyable popularité des Vikings, car ils sont devenus une sorte de référence à l’identité scandinave qui s’exporte dans le monde entier.
La littérature ainsi que le cinéma y contribuent pour beaucoup. Ainsi le roman d’aventures le plus marquant du XXe siècle est peut-être « Orm le Rouge » du suédois Frans Gunnar Bengtsson. Dans ce récit haut en couleur, l’auteur évoque avec un certain réalisme la vie tumultueuse et les valeurs attribuées aux Vikings. Il ne cherche ni à les idéaliser, ni à dénoncer leur barbarie, il a simplement recours à une juste dose d’humour. Outre les romans historiques, nombreux sont aussi les romans fantastiques qui s’inspirent des Vikings ou de leur mythologie, parfois réinterprétés ou entièrement remaniés comme c’est le cas dans les romans de J.R.R. Tolkien. La bande dessinée emboîte allègrement le pas aux romans et oscille aussi entre réalisme, imaginaire et humour. On peut ainsi citer Prince Valiant créé par le canadien Harold Foster dès 1937, Karl le Viking du dessinateur anglais Don Lawrence dans les années 1960 et Hagar le Viking créé par l’américain Dick Browne en 1973. On peut citer aussi le best-seller belge Thorgal créé en 1977 par le scénariste Jean Van Hamme ou la série française Aslak de Fred Weytens et Hub entre 2011 et 2019. N’oublions pas la série danoise en 15 albums, Valhalla, de Peter Madsen publiée entre 1979 et 2009.
À l’échelle mondiale, dans les années 1950-1960, c’est le cinéma américain qui fait découvrir les Vikings au plus grand nombre. Le plus célèbre de ces films est celui de Richard Fleischer sorti en 1958 « The Vikings » avec Kirk Douglas, un film adapté de la saga islandaise consacrée à Ragnar Lothbrock et à ses fils. Depuis lors on compte plusieurs dizaines de longs métrages, de qualité très inégale où la science-fiction ou le fantastique l’emportent. Il y a aussi 2 séries télévisées que l’on ne peut ignorer, car elles remportent un grand succès. La première « Vikings », du réalisateur anglais Michael Hirst débute en 2013 pour 6 saisons. Elle a beau être empreinte d’un relatif réalisme pour évoquer le mode de vie des anciens Scandinaves, elle ne différencie guère l’Histoire de la légende. L’autre « The Last Kingdom », commencée en 2015 est l’adaptation d’une série de romans historiques de Bernard Cornwell, « The Saxon Stories » qui fait appel à un héros fictif, Uhtred, et sans être d’une rigueur historique absolue elle fait néanmoins revivre de façon convaincante les temps difficiles de la résistance des Anglo-saxons face aux Vikings ainsi que l’émergence du royaume d’Angleterre.
Que dire de l’univers infini des jeux vidéo qui est littéralement envahi de références à l’univers viking? Autant le dire, dans l’imaginaire collectif, la représentation stéréotypée des Vikings continue de faire fi de la réalité historique et persiste à colporter des clichés souvent erronés qui leur colle à la peau.
Que veut dire « viking »?
Le mot « viking » est soit un nom commun, qui s’écrit avec ou sans majuscule, soit un adjectif. C’est un mot qui fait son apparition en français au cours du XIXe siècle, en 1830 dans « Histoire de la conquête de l’Angleterre par les Normands » d’Augustin Thierry. Il fera ensuite son entrée dans le « Complément de dictionnaire de l’Académie française » en 1842. Progressivement ce mot va remplacer celui qu’on utilisait communément depuis le Moyen Âge : « Normand ». On trouve des mots se rapprochant du terme viking dans les textes médiévaux et il semblerait qu’il ait d’abord été utilisé pour désigner un pirate, un maraudeur avant de renvoyer à un guerrier scandinave. En norrois – l’ancêtre des langues scandinaves parlées aujourd’hui – il existe un substantif qui au féminin veut dire « expédition navale » et au masculin l’être humain qui participe à cette expédition. Certains spécialistes y voient un rapport avec le substantif « vik » qui signifie une « baie » et le verbe « vikja » « voyager », « se déplacer », « virer de bord ».
Il est évident qu’aujourd’hui on donne un sens plus large que celui d’origine. Désormais lorsqu’on prononce ce mot on désigne ainsi l’ensemble de la population scandinave ayant vécu de la fin du VIIIe siècle au milieu du XIe siècle. C’est ainsi que l’on parle aussi de « l’art viking », de la « cuisine viking » ou même de la « langue viking » sans se préoccuper de l’étymologie ou de la première signification du mot.
Quelles sont les sources pour connaître les Vikings?
Il ne reste malheureusement que peu d’informations écrites au sujet des Vikings historiques. Le peu que l’on a provient d’inscriptions runiques (quelques milliers d’inscriptions) et de la poésie scaldique, mais cette vision intérieure demeure fragmentaire et incomplète en donnant toutefois quelques éléments historiques et sociaux précieux. Quant aux autres sources, on retrouve certaines sagas islandaises et surtout les récits que nous laisserons les chrétiens et les voyageurs musulmans. Elles sont à considérer avec beaucoup de recul, car pratiquement toutes sont rédigées dans un esprit partisan, sans oublier que grand nombre d’entre elles ne sont que des transcriptions écrites d’histoires qui se sont transmises sur des générations par le bouche-à-oreille.
Les Vikings vont néanmoins entrer dans l’Histoire occidentale le 8 juin 893 lorsqu’une bande de Normands pille le monastère de Lindisfarne sur la côte Nord-Ouest de l’Angleterre. Cette attaque est considérée par les historiens comme le début de l’ère viking, et c’est la première d’une longue série. Deux ans plus tard, l’abbaye d’Iona aux Hébrides et le monastère d’Inishmurray sont mis à sac. Partout à partir des années 830 les expéditions vikings se multiplient, non seulement sur les côtes, mais aussi en remontant les fleuves jusqu’à l’intérieur des terres. Les édifices religieux sont toujours des cibles recherchées pour leur manque de défense militaire et leur précieux mobilier liturgique. L’archéologie actuelle prouve bien qu’il y a des traces de violence dans les sites concernés par les pillages et on trouve des restes de butin dans les fouilles effectuées sur le territoire scandinave. Il est évident que ces incursions normandes ont été traumatisantes pour tous les contemporains tant au niveau matériel que psychologique, allant jusqu’à perturber les structures religieuses et les pouvoirs politiques en place. Mais avoir une image, très tenace pourtant, de guerriers implacables est assez réductrice, car nombreux furent aussi les contacts paisibles par le biais d’échanges commerciaux et que l’archéologie étaye tous les jours. Il faut préciser que dans ces époques reculées, la prédation et le négoce ne sont pas des activités aussi contradictoires qu’elles en ont l’air. Par exemple, le commerce des esclaves, particulièrement lucratif à ces époques-là, découle forcément d’une activité prédatrice. Il semble que ce sont souvent les mêmes qui guerroient d’un côté et commercent de l’autre faisant parfois même les deux au cours d’une même expédition et les sagas islandaises ne manquent pas d’exemples à ce sujet. On peut même ajouter de façon certaine que la fonction de commerçant reprend vite le dessus si la place convoitée est trop bien défendue militairement.
Puisqu’on évoque le domaine des combattants, l’Histoire va garder aussi le souvenir de la bravoure de certains guerriers vikings que l’on appelait les « guerriers-fauves » (les « bersekers »). C’est un vocable qui autrefois décrivait un guerrier d’origine nordique revêtu d’une dépouille animale (ours ou loup). Ils sont mentionnés pour la première fois dans un poème composé à la fin du IXe siècle qui décrit non seulement leur valeur guerrière, leur vêtement ainsi que les hurlements de bêtes féroces qu’ils poussaient. Il est d’ailleurs bien précisé dans le texte qu’il s’agit de combattants d’élite suscitant l’admiration. Ces guerriers seront en quelque sorte les mercenaires de leur époque et seuls les plus puissants pouvaient s’offrir leurs services. Par exemple, les suzerains byzantins étaient toujours accompagnés de leurs gardes varègues, originaires du domaine viking oriental, autrement dit la Russie. Plusieurs descriptions de ces guerriers exceptionnels racontent que ces combattants rentraient pour les batailles dans une sorte de transe qui décuplait leur force et les rendait insensibles à la douleur, transe qui lorsqu’elle prenait fin était suivie d’une sorte d’apathie et d’épuisement. Ce comportement a généré les hypothèses les plus variées allant de la pathologie mentale au chamanisme en passant par le recours à des substances hallucinogènes ou anesthésiantes, mais aucune source norroise ne fait allusion à la consommation de stupéfiants ou à la pratique de la magie.
Pourquoi les Vikings sont sortis de leurs territoires?
On peut s’interroger sur les raisons qui ont poussé les Normands hors de leurs frontières. Les historiens ont supposé un refroidissement qui aurait réduit la superficie habitable et rendu la production agricole insuffisante pour nourrir la population. L’étude de l’évolution des glaciers ne confirme pas cette hypothèse et les archéologues n’ont retrouvé aucune trace de famine dans les sépultures des Vikings du IXe siècle. À l’inverse, d’autres historiens ont suggéré que c’est un réchauffement climatique qui aurait favorisé les récoltes et une explosion démographique qui aurait pu encourager l’émigration. De fait, la culture du blé se développe dans le Sud de la Scandinavie dès le VIIIe siècle, mais il faut savoir que ce sont des terres difficiles, acides par nature qui nécessitent un gros effort de déboisement et de bonification agricole. Il n’est donc pas étonnant que de nombreux paysans aient tout simplement cherché des terres plus faciles à travailler pour s’y installer. En tout cas, dans le cadre d’une démographie soutenue, il ne faut pas non plus sous-estimer la législation qu’était celle des Vikings en termes de succession, car le droit d’ainesse prévalait. Dans le cas de familles nombreuses, seul l’ainé recevait le domaine patriarcal, tous les autres devaient aller tenter leur chance ailleurs. Parmi les autres raisons qui ont poussé les Vikings hors de leurs frontières, on peut aussi invoquer certaines sanctions judiciaires comme le bannissement temporaire ou définitif. Il y a aussi certainement l’amour de l’exploit guerrier, car celui-ci, s’il se termine par une mort au combat, laisse entrevoir une place dans le Valhalla et le banquet éternel d’Odin.
Le contexte politique joue aussi un rôle important dans l’expansion viking. Ainsi plusieurs dynasties vont monter en puissance en Scandinavie et elles vont tenter d’imposer et d’augmenter leur pouvoir sur différents territoires. Il y a aussi l’expansionnisme des Francs à partir du VIIIe siècle que beaucoup de souverains du Nord vont considérer comme une menace bien réelle et très tôt ces puissances du Sud vont être considérées comme les ennemis à défaire à défaut d’abattre. Un siècle plus tard, ce seront les Carolingiens qui vont générer une attitude belliqueuse à cause de la pression qu’ils vont exercer sur leurs frontières avec le Nord. Lorsque l’empire carolingien commencera à se fissurer après la mort de Charlemagne ce sera le signal de départ de la plupart des grands raids vikings que l’Histoire a gardé en mémoire.
Les raisons de l’expansion viking sont donc multiples et elles sont liées à des transformations sociales, économiques et politiques. En outre les Scandinaves sont d’excellents marins et disposent à l’époque de navires rapides, robustes et facilement maniables qui leur permettaient de naviguer autant en haute mer que sur les fleuves. Leurs premiers succès à la fin du VIIIe et au début du IXe siècle peuvent s’expliquer par l’effet de surprise. Par la suite il est évident que les Vikings profiteront plutôt de la faiblesse de leurs adversaires, de leur désorganisation et de leurs rivalités.
Assez avec le mot « drakkar »!
Malgré sa consonance scandinave, le mot « drakkar » est une invention française qui remonte à 1840 sous la plume d’Augustin Jal, historiographe officiel de la Marine dans son ouvrage « Archéologie navale ». Il y décrit, dessin à l’appui, un navire long, à l’extérieur recouvert d’écailles peintes, dont la proue est ornée d’une terrible tête de dragon et la poupe se redressant telle une queue. Il imagine même une curieuse étymologie à partir du danois « drage » dragon et « kar » vaisseau (sauf que « kar » veut plutôt dire récipient!) et forme le mot « drakkar ». La popularité de ce terme, surtout chez les francophones, fait qu’il est désormais communément et abusivement utilisé pour désigner tout type de bateau viking. Pourtant les sagas islandaises nous livrent une grande quantité de noms différents pour désigner tel ou tel type de bateau : « storskip » (grand bateau), « kaupskip » (bateau commerçant), « herskip » (bateau de guerre), « byrthingar » (navire de charge), « skuta » (petit bateau léger et rapide destiné au cabotage)… Pour les anciens Vikings, on distingue les « skip » (navire) des simples barques ou canots (« batr »). Il existait cependant un type de bateau appelé « dreki » qui était un navire princier ou royal de très grandes proportions arborant une figure de proue amovible pouvant représenter un dragon, un lion ou encore un taureau. En vérité, il y avait autant de noms de bateaux qu’il y avait de formes, de dimensions et d’utilisations. Rien d’étonnant venant de la part d’un peuple de navigateurs.
Les arcanes de la navigation chez les Vikings
En ce qui concerne la navigation un grand mystère demeure. Comment les Vikings faisaient-ils pour s’orienter durant leurs navigations? En effet la boussole n’arrivera en Europe que 200 ans après la colonisation de l’Islande, des expéditions vers le Groenland et l’Amérique du Nord. On sait certes qu’ils étaient maîtres dans l’art du cabotage et pour ce type de navigation à vue, l’observation des côtes et la connaissance des parcours étaient acquises puis transmises de génération en génération. Un compte rigoureux des jours en mer pour aller d’un point à un autre suffisait pour se diriger. Dans les navigations proches des côtes il était indispensable de sonder les fonds afin d’éviter les récifs et les hauts fonds et ils le faisaient grâce à des cordes chargées de poids en plomb ou avec de longues perches comme l’archéologie l’a révélé. Lorsqu’il s’agissait de navigation en haute mer on peut penser qu’il s’agissait de navigation à l’estime pour pouvoir toujours garder le même cap. La position des astres devait certainement aider; en cela il est intéressant de remarquer que l’étoile polaire s’appelait en vieux norrois « l’étoile qui guide ». Se guider aux simples étoiles est certes séduisant, mais en pratique cela ne marche que lorsqu’il fait nuit! Qu’en était-il au cours de l’été à un moment de l’année où sous les hautes latitudes le soleil ne se couche pas et donc les étoiles ne sont plus visibles? La position du soleil pouvait être un autre paramètre d’orientation, mais le soleil ne brille pas tout le temps et il y a des journées entières, par mauvais temps où il n’est pas visible. Il y avait la direction des vents et des vagues et on sait par l’archéologie que certains navires étaient équipés de girouettes. Il semblerait qu’en plus des connaissances de tous les paramètres précédemment cités et qui pour chacun d’entre eux restent des moyens valables, certains navires étaient équipés d’une « pierre du soleil », comme c’est parfois décrit dans certaines sagas islandaises. Il semblerait que les Vikings connaissaient certaines propriétés optiques de certains cristaux comme la cordiérite que l’on trouve en Norvège et la calcite transparente dite « spath d’Islande ». En les orientant correctement par rapport aux rayons solaires, ces cristaux polarisent la lumière et permettent de déterminer la position du soleil, même si celui-ci est masqué par les nuages. Des expériences ont prouvé que la calcite est la plus performante des 2 cristaux, mais l’archéologie n’a jamais recensé de pierres de soleil dans les épaves et sépultures retrouvées à ce jour. L’hypothèse reste donc controversée.
Les explorations vikings
Les brutalités commises en Europe occidentale à partir de la fin du VIIIe siècle ont occulté pendant longtemps l’autre aspect principal des Vikings. C’était certes de robustes et redoutables guerriers, mais c’était aussi de grands explorateurs qui n’ont jamais hésité à affronter les mers inconnues pour trouver de nouvelles terres d’accueil. Ainsi la découverte et la colonisation de l’Islande font partie intégrante de ce que l’on nomme désormais « l’expansion viking » sans revêtir toutefois la moindre connotation guerrière. C’est aux Vikings que l’Islande doit son histoire, sa langue, mais aussi la richesse de sa culture médiévale. Le premier véritable colon est attesté vers l’an 870 tandis que la fin de la colonisation est traditionnellement située aux alentours de l’an 930. À cette date on estime entre 15 000 et 20 000 le nombre de colons établis sur l’île. L’éloignement géographique est à l’origine de son conservatisme naturel grâce auquel a pu être préservée entre autres une langue qui n’a pour ainsi dire pratiquement pas évolué depuis les anciens Vikings. Et il n’y a pas que l’Islande. Un certain nombre de textes médiévaux l’affirment, l’archéologie le confirme, les Vikings ont aussi découvert l’Amérique, un nouveau continent qu’ils nommèrent « Vinland », le « pays du vin » ainsi qu’auparavant l’immense terre qui la précède depuis l’Europe, le Groenland. Deux sagas islandaises existent à ce sujet. D’une part « la saga des Groenlandais » et d’autre part « la saga du Vinland ». Elles font état de la découverte fortuite de ces nouvelles terres et décrivent même certains points de repère entre les deux territoires comme le « Helluland » (le pays des pierres plates), certainement l’île de Baffin, et le « Markland » (le pays des forêts), le Labrador. Au Vinland les sagas décrivent l’établissement de trois campements dont l’un d’entre eux fut fondé par Leiv Erickson (« Leifbutir » signifiant « les cabanes de Leiv »). Il s’agit du fameux campement mis à jour par l’archéologie sur les rivages de l’Anse-aux-Meadows à la pointe septentrionale de Terre-Neuve. Ces mêmes textes parlent aussi d’un campement situé beaucoup plus au sud « Hop », occupé en été et où poussent le blé et la vigne qui a donné son nom au « Vinland ». Celui-ci aurait pu se trouver dans le golfe du Saint-Laurent, une zone où pousse naturellement une graminée dont se nourrissaient les Amérindiens et que l’on nomme « riz sauvage » et où pousse la vigne américaine ou la vigne des rivages. N’oublions pas que quelques siècles plus tard lorsque Jacques Cartier remonte le Saint-Laurent il s’émerveille entre autres de voir du blé sauvage et tant de vignes chargées de grappes. On ne sait pourquoi la petite communauté viking du Nouveau monde ne resta pas sur place. Il y a-t-il eu des frictions avec les peuples autochtones comme les Inuits et les Amérindiens? De façon plus pragmatique, il semblerait que l’intérêt que représentait le Vinland ne justifiait pas les efforts consentis en hommes et en matériel, que ces longs et périlleux voyages, limités à la belle saison, vers des terres peuplées d’indigènes imprévisibles et armés, exigeaient. 1435 est la dernière date scientifiquement fiable qui atteste encore de la présence des descendants de Vikings au Groenland.
Quelques idées reçues
À l’époque viking, le casque (ou heaume) n’est surmonté ni de cornes ni d’ailes. Les exemplaires qui ont été retrouvés jusqu’à présent sont en fer, de forme arrondie et pourvus de lunettes et de protections nasales. En outre, aucune saga ni aucune autre source contemporaine ne dépeint les Vikings coiffés de casques à cornes. C’est à partir du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle que les romanciers, les artistes et les poètes affabulent volontiers sur des Vikings portant des casques ailés à la mode celtique. En Scandinavie il faut attendre la fin du XIXe siècle pour voir apparaître les premiers casques à cornes comme celui que porte un des guerriers sur une gravure danoise de Lorenz Frölich en 1877. C’est en fait la multiplication des représentations de Vikings avec des casques à cornes chez les artistes étrangers qui finit également par les faire triompher au sein des pays nordiques. Vraisemblablement, il a pu exister dans le passé quelques casques à cornes ou à ailes – on en trouve par exemple une représentation sur la tapisserie d’Oseberg – mais il s’agissait d’objets rituels qui n’étaient portés qu’à de très rares occasions et uniquement par des chefs politiques ou religieux. Le même discours peut être fait avec une autre image qui a la vie dure et qui est celle où les « terribles » Vikings buvaient dans les crânes des ennemis tués au combat. Aucune découverte archéologique ou analyse littéraire des textes anciens ne vient corroborer cette affirmation. On est donc dans une culture populaire qui est fort éloignée de la réalité historique.
Certains auteurs médiévaux ont décrit les Vikings comme des êtres sales et hirsutes, entre autres l’envoyé spécial de l’Émir de Bagdad auprès des peuples nordiques, Ibn Fadlàn. « […] Ils sont les plus malpropres des créatures d’Allah. Ils ne se nettoient pas après avoir déféqué ou uriné. Ils ne font pas d’ablutions après avoir eu des rapports sexuels, pas plus qu’ils ne se lavent les mains après avoir mangé… ». Cependant si l’on décortique les sagas islandaises on y trouve plein de références à l’hygiène corporelle qui semblait être tenue en haute estime par les anciens Vikings. Il est par exemple écrit à propos du samedi, le « laugadagr », seul jour dont le nom ne fasse pas référence à une divinité nordique, mais à une activité, que c’était le « jour du bain » (et de la lessive). De nombreux textes insistent sur la nécessité d’être propre et soigné. Des textes racontent même des victoires qui auraient été obtenues en profitant du moment où la population était aux bains publics, les saunas de l’époque. Le bain et l’étuve, sources d’hygiène et de bien-être pour les anciens Scandinaves sont à ce point ancrés dans leurs mœurs qu’ils font par exemple partie des clauses d’un traité conclu en 907 entre les Byzantins et les Rus de Kiev. Les archéologues ont mis au jour quantité d’accessoires de toilette sur les sites fouillés de sépultures d’hommes comme de femmes et qui témoignent de leur propreté. On a retrouvé différents types de cuvettes, des pinces à épiler, des cure-oreilles, des cure-ongles et surtout une quantité impressionnante de peignes. Il n’était pas rare que les hommes aient à leur ceinture, tout comme leur couteau et leur épée, un beau peigne dans son étui à seule fin d’entretenir leurs cheveux et leur barbe. Cette dernière étant d’ailleurs un symbole de virilité. Il y avait aussi une grande attention portée aux vêtements qui se devaient à la fois d’être présentables et faciles à porter. Il existe même des témoignages racontant qu’hommes et femmes se mettaient du noir autour des yeux et savaient se parer de bijoux.
Il est évident qu’au cours d’une expédition navale l’hygiène et la tenue des Vikings pouvaient laisser parfois à désirer, mais comparés à d’autres Européens de leur époque qui ne se baignaient qu’une ou deux fois par an, ils devaient probablement sentir moins fort!
Certains aspects de la culture viking
Les Vikings n’avaient pas de mot spécifique pour désigner l’Art ou l’artiste dans le sens où nous l’entendons aujourd’hui et il semblerait que l’Art n’était pas une finalité en soi. Quoique! L’art de la poésie semble avoir toujours joué un rôle central dans les sociétés scandinaves ne serait-ce que par devoir de mémoriser, voire romancer, les hauts faits d’une communauté ou d’un souverain. L’abondance de la poésie scaldique et la notoriété que pouvaient atteindre certains auteurs laissent tout de même supposer qu’il y avait une certaine sensibilité au moins pour certaines formes d’art. Il semble que l’artiste soit avant tout un artisan (ce qu’il était d’ailleurs dans la plupart des sociétés médiévales – la perception de l’artiste ne commencera timidement à changer qu’après la Renaissance). Dans les sociétés vikings, voire celles d’avant, fonctionnalité et esthétique vont de pair. Les objets se doivent d’être à la fois utilitaires et beaux. N’y voit-on pas d’ailleurs la source même du très contemporain et incontournable design scandinave? Toute l’originalité de l’art des Vikings réside dans son orientation décorative qui tend vers l’abstrait sans jamais l’atteindre. Ils sont passés maîtres dans le style animalier que l’on retrouve partout, de leur habillement à leurs armes, de leurs demeures à leurs navires et sur tout type de support : métal, ivoire, bois, pierre, cuir… Ainsi, c’est tout un bestiaire qui apparaît dès la fin du VIIe siècle composé de quadrupèdes, d’oiseaux à demi naturalistes, de serpents et qui petit à petit va évoluer vers des profils plus stylisés, d’animaux aux longues pattes fines qui s’étirent et s’entrelacent et qui se mêlent avec des arabesques végétales ou des motifs purement géométriques. Avec la christianisation et le contact avec l’art roman du Sud de l’Europe, on voit se développer des formes en bandeau (ou phylactères) qui forment le corps de serpents dans lesquels des inscriptions en runes seront gravées. Toujours est-il que ce style viking va fortement impressionner les autres pays et va en retour carrément influencer les plus beaux trésors romans européens, tout autant en Irlande, qu’en France ou en Italie.
Les Vikings ont développé un type d’écriture, les runes dont le graphisme anguleux convient très bien à la gravure sur des supports durs comme la pierre et le bois. Cette forme d’écriture s’appuie probablement sur un mélange des alphabets nord-étrusque et latin et va se diffuser jusqu’en Europe du Nord à travers les anciens germains aux alentours de l’an 200 de notre ère. C’est donc une écriture de type alphabétique – chaque rune correspond à un phone – qui permet de restituer plus ou moins fidèlement l’enchaînement de sons qu’elle transcrit. Contrairement à l’alphabet runique saxon qui comptait 24 lettres, l’alphabet runique scandinave ne compte que 16 lettres et sera l’écriture des Vikings jusqu’à ce que l’alphabet latin ne gagne ses lettres de noblesse à travers la christianisation de ces régions. Il est évident que les runes remplissaient les mêmes fonctions que toute autre écriture alphabétique, cependant on ne peut pas nier non plus qu’elles étaient intimement liées aux pratiques cultuelles et magiques. La poésie racontant les mythes vikings, la poésie eddique, s’en fait écho en racontant par exemple comment Odin devient maître des runes et par conséquent maître du savoir caché. Il y avait (et peut être encore aujourd’hui) une croyance en les vertus surnaturelles des runes; un emploi magique largement décrit par exemple dans les sagas islandaises. De plus on trouve beaucoup d’objets, çà et là, qui portent de simples mots en runes, des formules voire de simples caractères runiques isolés et dont l’utilisation à des fins magiques ne fait guère de doute.
Un sujet qui fâche : l’esclavage
Autre sujet de controverse à propos des Vikings : l’esclavage. Est-il cependant besoin de rappeler que dans le contexte de presque toutes les sociétés médiévales c’était une chose plutôt courante et qu’il faudra attendre le XIXe siècle pour que l’on commence à abandonner presque partout cette pratique? On ignore depuis quand l’esclavage existe en Scandinavie, mais tout porte à croire que ses racines sont très anciennes et qu’il s’agit de quelque chose solidement ancré durant la période viking. Il faut moduler en disant que chez les Scandinaves, et c’est en partie le cas aujourd’hui encore, la liberté n’est pas qu’une condition individuelle, elle se doit de s’inscrire dans une notion plus collective telle que l’appartenance à une famille, un groupe social… Les esclaves existaient, certes dans les sociétés vikings, mais il y avait probablement assez peu de différences entre la routine et la vie quotidienne d’un esclave, d’un serviteur ou d’un pauvre paysan. Les esclaves portaient des fers de cou et l’on en a retrouvé de nombreux exemplaires dans les fouilles archéologiques. Ils n’avaient pas le droit de porter d’arme, ni même de se défendre et ne pouvaient pas recevoir de compensation en cas d’offense subie. Pour autant on ne peut ni tuer ni blesser un esclave impunément. En revanche un esclave a la possibilité d’être émancipé, si par exemple il est tenu en haute estime en rendant un ou plusieurs grands services à son maître. Une tierce personne peut acheter la liberté d’un esclave, mais le mode le plus courant d’affranchissement consiste, pour l’esclave, à racheter sa propre liberté après avoir réuni la somme stipulée par la loi.
Certains historiens font état d’une proportion allant jusqu’à 20 % de la population en tant qu’esclaves, d’autres disent moins. Quoiqu’il en soit c’étaient des personnes auxquelles on confiait les travaux les plus pénibles et les moins valorisants, tels que construire des clôtures, fumer les champs, soigner les porcs, garder les chèvres, extraire la tourbe… Même si certaines sagas décrivent de façon assez péjorative les esclaves, on trouve aussi des écrits qui témoignent de rapports de respect mutuel et de confiance entre maîtres et esclaves, on trouve aussi mention d’anciens esclaves affranchis. On sait que le commerce des esclaves représentera une grande partie de l’économie des pays nordiques, aussi importante que celle de l’ambre, des fourrures ou de l’ivoire de morse. Les esclaves étaient considérés juste comme une marchandise et par exemple pouvaient être acceptés comme moyen de paiement. Après la christianisation l’existence de l’esclavage est remise en question, mais très progressivement, car ce n’était pas une des priorités de l’Église. Avec la fin des expéditions vikings, les nouveaux esclaves se font plus rares, donc plus chers, tandis qu’un accroissement de la population rend accessible une main-d’œuvre locale libre. Dès le XIIe siècle, il n’y a plus d’esclaves en Islande et à la fin du XIIIe siècle il n’y en a plus en Scandinavie en général.
Le statut de la femme chez les anciens Vikings
Comparée aux autres femmes occidentales à la même époque la femme viking jouit de beaucoup plus d’autonomie. Elle en perdra d’ailleurs une partie après la conversion au christianisme. Néanmoins elle reste légalement inférieure à l’homme, car elle ne jouit pas des mêmes droits et n’intervient pas dans la vie politique. Dès qu’elle est mariée, souvent très jeune, la femme devient le trait d’union entre deux familles, leurs traditions et leur réputation. Elle continue de représenter sa propre famille tout en devant préserver l’honneur de celle dans laquelle elle est intégrée. C’est un engagement pour lequel on l’apprécie et on la respecte. Il faut dire que le mariage est avant tout une affaire d’argent (à noter qu’en vieux norrois le mot utilisé pour « mariage » est celui de « bruthkaup », littéralement « l’achat de la mariée »). Tous les textes montrent bien que le mariage est une véritable transaction entre le père du futur marié, ou tout autre membre masculin de sa famille, et celui de la future épouse. Le consentement de celle-ci n’étant pas nécessairement requis. La dot de la future épouse et le douaire du mari sont les deux contributions financières au nouveau ménage en argent, bétail et autres biens. L’amour dans ces transactions ne joue aucun rôle. Une fois mariée, la femme ne dispose pas de la même liberté sexuelle que son mari. Celui-ci peut prendre une ou plusieurs concubines alors que l’adultère de la femme constitue un délit. Cependant la femme exerce une réelle autorité sur la maisonnée. Elle veille à toutes les tâches quotidiennes, dirige les domestiques et assure l’éducation des enfants. Elle a beau être subordonnée à son époux, elle participe avec lui aux décisions importantes pour tout ce qui concerne la famille. C’est elle aussi qui garde en mémoire la généalogie et le passé des ancêtres. En outre, régulièrement confrontée aux absences du mari lorsqu’il part en expédition, elle doit se charger aussi de ses tâches à lui et prendre des décisions en toute responsabilité. Les femmes possèdent aussi le droit de divorcer si elle le souhaite en cas de grave désaccord, mais les lois en matière d’héritage peuvent engendrer de telles conséquences que la pratique n’est pas aussi répandue qu’on pourrait le croire. Mieux vaut être deux pour faire face aux obligations liées à l’exploitation d’une ferme ou d’un domaine. La condition féminine est donc liée étroitement à la vie à la ferme et aux tâches domestiques, mais certaines femmes se distinguent par d’autres activités. C’est notamment le cas des « voyantes » et « magiciennes » hautement considérées dans les sociétés vikings. On a ainsi, par l’archéologie, retrouvé à ce jour plus d’une trentaine de sépultures de femmes versées dans la magie, contenant des objets inhabituels, tels que des bâtons de magicienne, des boîtes contenant des onguents et autres artéfacts en rapport avec les sciences occultes. Parmi les femmes un peu plus « libres », il y a aussi des poétesses qui ont laissé quelques vers scaldiques à la postérité. On sait aussi que certaines femmes ont élevé des pierres runiques, même que quelques-unes savent graver les runes. On a aussi trouvé des tombes féminines dotées du mobilier habituel des guerriers. Aurait-on là des preuves que les femmes vikings pouvaient se battre comme et parmi les hommes? Pour certains c’est évident. D’autres spécialistes affirment que la présence d’armes dans leur tombe n’en fait pas automatiquement des guerrières. On sait que les femmes ont pris part aux expéditions navales, mais plutôt pour l’intendance que pour les combats. Ce qui est certain c’est que les femmes scandinaves sont présentes lorsque les Vikings s’installent à demeure sur de nouveaux territoires. Tout ce qui est dit ci-dessus est valable pour l’épouse ou les filles d’un Viking de la base ou de la bourgeoisie paysanne, navigatrice et commerçante, mais un grand nombre de femmes (concubines, servantes, esclaves) n’ont pas ces privilèges. À l’inverse dans les milieux aristocratiques, d’autres femmes acquièrent un statut social très élevé, voire royal.
Les héritages linguistiques vikings
Parmi les héritages que nous avons à l’heure actuelle de l’univers des Vikings, il est intéressant de regarder du côté des langues parlées actuellement hors Scandinavie afin d’y trouver quels sont les mots qui sont d’origine norroise. L’apport linguistique des Vikings est loin d’être négligeable et pourtant les Vikings n’ont jamais imposé leur langue aux populations locales. La transmission s’est faite par l’usage d’un vocabulaire spécialisé notamment dans les domaines de la navigation, de la pêche et de la construction navale.
Pour son histoire et sa position géographique, c’est le Royaume-Uni et donc l’anglais qui a subi la forte influence norroise parmi les langues occidentales et on y trouve environ 400 mots d’origine directement viking. Juste pour exemple citons entre autres « knife » (couteau), « bag » (sac), « wrong » (faux), « to cast » (lancer), « anger » (colère), « husband » (époux), « kid » (enfant), « sister » (sœur), « skirt » (jupe), « skin » (peau), le pronom personnel de la troisième personne du singulier « him » et « her » ainsi que ceux du pluriel « they » – « them » – « their »…
Au niveau de la langue française, il existe au moins une trentaine de mots que nous devons aux Vikings et à leurs descendants. C’est bien sûr par l’intermédiaire de la Normandie (où d’ailleurs sont très nombreux encore aujourd’hui les patronymes et les noms de lieux d’origine normande ainsi qu’une quantité impressionnante dans le vocabulaire du patois local) que ces mots sont arrivés jusqu’à nous. Ainsi dans une sorte d’inventaire à la Prévert, et sans donner les mots norrois d’origine dont les termes qui vont suivre découlent, on trouvera pour commencer le « rutabaga » (suédois), le « krill » (norvégien), « édredon » (danois), le « geyser » (islandais), le « bateau » (norrois)… C’est d’ailleurs dans le vocabulaire maritime que l’on trouvera la majorité d’entre eux : « quille », « carlingue », « varangue », « bord » et « bordage », « étrave », « gréer », « cingler ». Nous ne donnons ici que les plus connus d’un large public, car il en existe beaucoup d’autres qui sont des termes encore plus spécialisés dans la navigation comme « vergue », « tolet », « guindeau… Dans le vocabulaire de la mer et de la pêche on trouvera aussi « flot », « houle », « vague », « maëlstrom », « raz » (pour raz-de-marée), « havre », « estran », « crique », « fjord », « varech », « homard », « crabe », « marsouin », « rogue » (les œufs de poisson), le « rohart » (l’ivoire de morse). Parmi d’autres termes, nous avons : « girouette », « mare », « dalle », « duvet », « marque », « amer », « flâner », « hanter », « regretter ». Et bien sûr, n’oublions pas les termes relatifs aux sports d’hiver tels que « ski », « slalom » et « télémark ».
En conclusion
Le thème des Vikings est inépuisable! Rien que dans nos propos, nous n’avons abordé que des sujets historiques, sociologiques ou linguistiques. Nous n’avons par exemple pas abordé les sujets de leurs mythes et de leurs cultes anciens où il y a beaucoup à dire encore. Il est en tout cas certain que ces guerriers et navigateurs des temps anciens suscitent toujours autant de passion et de fantasmes avec tout le danger que cela comporte : celui de véhiculer des images fausses ou galvaudées. Si vous voulez en savoir plus, surtout faites confiance à Voyages Lambert, car « l’émotion culturelle » est notre maître mot et nous nous ferons toujours un plaisir de développer la thématique des Vikings et surtout de respecter leur mémoire au cours de l’un de nos différents circuits en Scandinavie.
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