Les obélisques de Rome

par Jean Louis Fabaron, guide-accompagnateur

Un voyage à Rome est toujours une source d’émerveillement. On croit connaître cette ville et pourtant elle a toujours quelque chose de nouveau à offrir à l’amateur d’émotions culturelles. La visiter est une exploration sans fin et c’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles Voyages Lambert ne manque pas de la proposer en conclusion, plutôt en guise de feu d’artifice final, de notre nouveau circuit inédit « Italie du Centre : Toscane, Ombrie, Latium, le berceau des civilisations ».

Cet article vous propose une exploration de Rome à travers certains éléments de son patrimoine que l’on aperçoit ici et là, au fil des promenades, car pour la plupart d’entre eux, ils sont des acteurs esthétiques essentiels de la mise en scène des plus belles places de la ville. Il s’agit des obélisques! Ces monuments sont certes égyptiens, mais il y en a tout de même pas moins de treize d’entre eux qui sont dressés dans la ville de Rome, alors qu’il n’y en a plus que cinq en Égypte et un à Paris!

Qu’est-ce qu’un obélisque?

L’obélisque est un monument propre à l’art égyptien. Construction monolithique, il a une forme en tronc de pyramide longue et fine dont le sommet et les parois sont souvent décorés. L’origine du mot obélisque vient du latin « obeliscus » qui signifie en frome de broche. Le terme égyptien qui le définit est tékhen. C’était un symbole solaire. Il représentait le passage du flux vital entre le ciel et la terre, une voie de communication vers la divinité, le soleil justement. Les obélisques étaient généralement placés en paire à l’entrée des temples pour célébrer le jubilé trentenaire des pharaons, et portaient sur les côtés des gravures commémoratives.

C’est à partir du Moyen Empire (2060-1786 av. JC) que l’on commença à sculpter les obélisques sous la forme que nous connaissons aujourd’hui, mais c’est surtout avec le Nouvel Empire (1567-1080 av. JC) qu’ils devinrent un objet de culte toujours présent. Ils étaient sculptés sur place, dans les carrières-mêmes d’où ils étaient extraits, puis ils étaient transportés sur des rondins en bois jusqu’au Nil, et le long du fleuve sur un énorme chaland. Enfin ils étaient érigés près du temple auquel ils étaient destinés.

L’arrivée des obélisques à Rome et leur devenir

Il y a deux mille ans, sous l’Empire romain, nombre d’obélisques d’Égypte furent transportés jusqu’à Rome. Ils étaient ramenés comme butin pour décorer la ville par divers empereurs. Ces obélisques représentaient l’une des merveilles de Rome à l’époque de son apogée et nombre d’auteurs antiques comme Pline, Ammien et Cassiodore, ne manquent pas de les citer dans leurs écrits. À la fin de l’Empire romain, ils tombèrent en ruine. Le pourquoi et le comment de cette décadence reste un mystère pour les historiens contemporains. Certains attribuent leur destruction à la lutte contre les idoles païennes qui débuta notamment à l’époque du pape Grégoire le Grand en l’an 500; en effet on craignait que la grandeur de ces monuments païens ne puisse distraire le peuple de la foi.

Au cours des temps modernes certains textes font mention de la présence d’obélisques à Rome. Particulièrement dans une œuvre rédigée durant la deuxième moitié du XVe siècle sous l’influence des humanistes, notamment de Pomponio Leto. On y parle d’au moins 42 petits obélisques, sans indiquer leur emplacement, en plus des 6 obélisques déjà connus depuis l’Antiquité.

Les Antiquitates Urbis Romae, publiées en 1527 par l’archéologue Andrea Fulvio, donnent une des premières descriptions détaillées des obélisques connus qui jonchaient, çà et là, le sol de la ville, exception faite de celui du Vatican, toujours sur pied. Il faut préciser que la récupération des obélisques commença tout de même à partir du début du XVe siècle, avec l’installation de deux petits obélisques, celui de la place San Macuto et celui du Capitole.

 

Obélisque et premier pylône du temple d’Amon à Louxor

Le pape Sixte V et sa politique d’embellissement de Rome

La réutilisation systématique des obélisques dans la scénographie des places romaines est liée à la figure du pape Sixte V, élu au pontificat du 24 avril 1585 au 27 août 1590. Malgré un pontificat très bref, celui-ci fut caractérisé par de nombreuses initiatives dans tous les domaines. Il engagea un processus d’assainissement et de modernisation de la structure économique et territoriale de l’État Pontifical, en s’appuyant sur une équipe qualifiée de savants, techniciens et artistes. Il concentra son énergie sur la ville entière et tenta de lui donner une unité culturelle. Il sut se servir, entre autres, des talents du grand architecte Domenico Fontana, organisateur habile des chantiers urbains – la preuve en étant l’achèvement de la coupole de la Basilique Saint-Pierre grâce à un chantier ouvert jour et nuit. Ainsi le binôme Sixte V/Domenico Fontana décida d’abandonner provisoirement les fortifications pour se consacrer à la construction et à la restauration d’édifices religieux et civils à travers toute une réorganisation du tissu urbain. Ils réalisèrent une œuvre d’embellissement de la zone centrale de Rome par le pavage de la presque totalité des rues à l’intérieur des murs auréliens en tenant compte aussi bien de l’hygiène que de l’esthétique. De même ils rationalisèrent les zones non habitées à cette époque en traçant une série de lignes droites qui reprenaient le parcours des pèlerins. Dans ces opérations, les obélisques trouvèrent naturellement leur place en bout de routes et au centre des places. Les obélisques furent d’ailleurs « exorcisés » afin d’éviter leur destruction en tant que symboles d’une religion païenne. Un coup de génie patrimonial, car ainsi, Sixte V reconsacrait le paganisme et pouvait réutiliser le précieux patrimoine classique en donnant à la ville une nouvelle prospérité et la conscience de son nouveau rôle dans le monde. Les obélisques (dont la récupération et la mise en place symbolisaient aussi le triomphe des techniques les plus avancées) devinrent un outil de propagande pour le triomphe de la papauté, à une époque où le protestantisme se répandait de plus en plus. En 1586, Sixte V confie à Fontana la tâche de d’installer l’obélisque sur la place Saint-Pierre, une tâche colossale qui nécessita l’effort concerté de 900 homes, 75 chevaux et des kilomètres de cordage et de poulies.

Les différents papes récupérateurs d’obélisques

L’histoire de la récupération et de la réutilisation des obélisques va se mêler à celle des papes qui, pour différentes raisons, rendirent à la ville ces monuments vieux de plusieurs milliers d’années. Parmi les onze obélisques les plus importants, rappelons que Sixte V installa celui du Vatican, mais aussi celui du Mont Esquilin, du Latran et de la place du peuple. Innocent X en 1651 fit monter l’obélisque de la place Navone. Alexandre VII en 1667 se chargea de l’obélisque situé sur la place de la Minerve. Clément XI en 1711 dressa celui de la place du Panthéon. Le très actif pape Pie VI, de 1786 à 1792 fit installer trois obélisques, au Quirinal, à la Trinité des Monts et sur la place Montecitorio. Enfin Pie VII, en 1822, installa celui que l’on voit aujourd’hui sur la place du Pincio.

Obelisques de Rome

Petit guide des obélisques dans Rome

1 – Obélisque du Vatican, Place Saint-Pierre

C’est un monument en granite rose qui provient de la région d’Assouan et qui ne possède aucune inscription d’origine. Avec ses 26 m de haut et ses 378 tonnes c’est le deuxième plus imposant de Rome après celui du Latran et pourtant, ce n’est que la moitié de celui d’origine qui mesurait 78 m de haut et qui s’était brisé en deux lors de son élévation à Héliopolis. C’est à l’époque de Caligula que l’obélisque fut amené à Rome et placé dans le cirque néronien qui était vers la colline du Vatican. Son érection, en 1586, au centre de la place Saint-Pierre fut l’une des entreprises les plus significatives et les plus dispendieuses du pontificat de Sixte V.

2- Obélisque Flaminius, Piazza del Popolo

L’obélisque vient d’Héliopolis. Il avait été commandé par le pharaon Séti 1er et achevé par son fils Ramsès II, les deux grands pharaons de la XIXe dynastie. Il devait occuper un emplacement de choix à Héliopolis mais on ne le connaît pas. Haut de 25 m comme celui de Louxor ou du Vatican c’est aussi le plus grand de tous les obélisques portés à Rome à l’époque d’Auguste. Il ornait le centre de la spina (la structure centrale) du Cirque Maxime. L’existence de cet obélisque n’avait jamais été oubliée et lorsque Sixte V décida d’utiliser les obélisques comme symboles de sa Rome chrétienne il le fit rechercher et l’obtint en indemnisant généreusement les moines de Santa Maria in Cosmedin qui avaient fait du Cirque Maxime leur jardin! Les travaux de mise en place eurent lieu entre les derniers mois de 1588 et les premiers de 1589. Plus tard l’obélisque Flaminius sera soumis aux travaux d’aménagement (installation de fontaines et de statues de lions) de l’architecte français Valladier, mandaté par Napoléon Ier pour remodeler Rome et en faire sa deuxième capitale.

3- Obélisque Aurélien, ou Obélisque du Pincio, jardins du Pincio, Villa Borghèse

C’est un obélisque égyptien d’époque romaine. En effet il fut élevé pour orner le somptueux monument funèbre que l’empereur Hadrien avait fait construire pour son favori Antinoüs. Celui-ci d’une très grande beauté et aimé de l’empereur avait trouvé la mort au cours d’un voyage en Égypte. Les hiéroglyphes qui y furent gravés par un prêtre égyptien évoquent dans le détail la rencontre entre Antinoüs et Hadrien. Par la suite, l’empereur Héliogabale fit transporter l’obélisque dans son cirque. Puis il fut déplacé et oublié jusqu’à ce que plusieurs siècles plus tard, en 1570, il fut découvert sous un arc de l’aqueduc Felice. Plus tard le pape Urbain VII décida de l’installer face au palais Barberini, celui de sa famille. Après un transit par la cour de la Pigne au Vatican l’obélisque sera enfin érigé à son emplacement actuel par le pape Pie VII.

4- Obélisque sallustien, devant l’église de la Trinité des Monts

Il prend son nom de l’endroit où il fut découvert, les jardins Sallustiens, un somptueux parc qui appartint à César et devint ensuite propriété de Salluste. Il s’agit d’une imitation romaine de 14 m de haut réalisée en granite du temps des Antonins. Les hiéroglyphes rappellent ceux de l’obélisque Flaminius. On sait qu’il s’écroula au cours de l’incendie des Goths en 409, qu’il resta enfoui dans le cirque sallustien et qu’il fut retrouvé pendant le pontificat de Sixte V. Celui-ci pensait le placer comme ornement devant la Basilique de Sainte-Marie-des-Anges, mais la mort du souverain pontife vint interrompre ce projet. Il faudra attendre Pie VI pour que son installation définitive soit accomplie.

5- Obélisque de Montecitorio, piazza Montecitorio

Cet obélisque de granite rouge de Syène provient du temple de Ré à Héliopolis. Il porte des inscriptions hiéroglyphiques (avec néanmoins des lacunes importantes) au nom de Psammétique II (début du VIe siècle avant notre ère). Il fut transporté à Rome sur l’ordre d’Auguste en -10 et érigé non loin de son lieu actuel, au Champ de Mars. Haut de 22 m il était utilisé pour servir de gnomon (aiguille indicatrice) à un immense cadran solaire qui en ornait le centre. Cet obélisque finit par s’écrouler au Xe siècle et on n’en retrouva la trace qu’au début du XVIe siècle. Le pape Sixte V projeta de le restaurer et ordonna des fouilles, mais il renonça devant le mauvais état du monument, brisé en de multiples fragments, et il fut remblayé. Remis au jour en 1748, il fut finalement réérigé sous le pontificat de Pie VI (entre 1787 et 1792) au milieu de la place Montecitorio, devant le palais du même nom. Les divers fragments retrouvés n’ayant pas permis d’en reconstituer la totalité, il lui fut adjoint du granite emprunté aux restes de la colonne Antoine.

6- Obélisque du Panthéon, place du Panthéon

C’est un obélisque égyptien du temps de Ramsès II qui se dressait à Héliopolis face au temple du Soleil. On ne connaît ni l’auteur, ni les circonstances de son transfert à Rome, mais on sait qu’il fut destiné à orner (comme celui de la place de la Minerve) le temple d’Isis sur le Champ de Mars. C’est là qu’il fut découvert au milieu des ruines en 1374 et fut installé sur la petite place de San Macuto. On voulait, au temps de Sixte V le transférer dans un quartier plus prestigieux mais ce n’est qu’en 1711, sous le pontificat du pape Clément XI, qu’on décida de le dresser sur la place du Panthéon où il se trouve encore aujourd’hui. La place était cependant déjà ornée depuis 1578 par la fontaine de Giacomo Della Porta et l’on eut l’idée d’ériger l’obélisque sur ce grand bassin quadrilobe.

Carte obélisques Rome

7- Obélisque de la Minerve, place de la Minerve

En 1665, on découvrit dans le jardin des pères dominicains, près de Sainte-Marie-sur-Minerve, un petit obélisque en granite rouge, mesurant un petit peu plus de 5 mètres et présentant des hiéroglyphes sur les 4 côtés. Il avait été érigé à Saïs, en Basse-Égypte sur ordre du pharaon Apries, vers 580 av. JC. Transporté à Rome il fut lui aussi placé devant le temple d’Isis sur le Champ de Mars. Le pape Alexandre VII décida de placer cette pièce archéologique devant l’église des pères dominicains comme ornement et la tâche fut confiée au Bernin. Celui-ci présenta plusieurs projets qui furent tous refusés et on lui imposa plus ou moins l’idée de faire soutenir l’obélisque par un éléphant. Bernin accepta mais traitera l’éléphant de manière un peu caricaturale et moqueuse.

8- Obélisque Pamphili, place Navone

L’obélisque s’élève au centre de la Place Navone, au-dessus de la fontaine des fleuves où Le Bernin l’y plaça en 1651. Il est de petite taille (12 m de haut mais paraît immense du fait de son socle. Il comporte des inscriptions en hiéroglyphes. Étonnamment elles ont été gravées à Rome par quelqu’un qui ne connaissait pas l’écriture hiéroglyphiques mais qui les avait copiés sur un modèle. Le texte est un hymne en l’honneur de l’empereur Domitien qui emprunta beaucoup au rituel pharaonique. Cet obélisque qui à l’origine ornait le stade de Domitien (dont l’actuelle place Navone épouse la forme) erra pendant des siècles dans différents lieux de Rome. Dès 1645, Innocent II, à peine arrivé sur le trône pontifical voulut embellir la place Navone où il fit bâtir un palais pour sa famille (famille Pamphili) et une fontaine d’où s’écoulerait pour le peuple de la bonne eau (la Fontaine de Trevi n’était pas encore construite à l’époque). La construction du palais fut confiée à Borromini et son rival Le Bernin hérita de l’élaboration de la fontaine, aujourd’hui reconnue comme un des plus grands chefs-d ’œuvres de l’art baroque. L’idée de la coiffer de l’obélisque venait du pape lui-même. En tout cas ironie de l’histoire, un pape aura, sans le savoir, ramené l’obélisque de Domitien là où il se trouvait à l’origine.

9- Obélisque de Montecavallo, Place du Quirinal

Le palais du Quirinal, ancienne résidence pontificale et actuelle résidence du Président de la République italienne, occupe l’emplacement d’un temple dédié à Sérapis construit par Caracalla. Sur une fontaine au centre de la place se dresse un obélisque d’environ 14 m de haut sans inscription hiéroglyphique. Son jumeau se trouvant derrière la basilique Santa-Maria-Maggiore. Tous deux proviennent du mausolée d’Auguste et se trouvaient de part et d’autre de l’entrée. L’utilisation funéraire de l’obélisque ne se faisait plus en Égypte depuis le Moyen Empire et on ne sait pas vraiment pourquoi cela réapparut à Rome des siècles plus tard. Ce dont on est sûr c’est que ces deux obélisques ne furent pas placés là par Auguste mais par Domitien lors du dépôt dans le mausolée d’Auguste des cendres de Vespasien et de Titus. En 1781 Pie VI ordonna de récupérer cet obélisque et de la mettre entre les statues des Dioscures qui elles étaient en place depuis l’époque de Sixte V. Quant au grand bassin de granite qui se trouve au pied, c’est Pie VII qui le fit prélever au forum en 1818 où il servait d’abreuvoir pour le bétail.

10 – Obélisque Esquilin, abside de Santa-Maria-Maggiore

C’est donc le jumeau de celui qui orne la place du Quirinal et donc l’un des quatre obélisques que le pape Sixte V fit installer près des basiliques majeures de Rome. En outre, près de l’abside de Santa-Maria-Maggiore s’ouvrait le portail d’entrée de la grandiose villa Peretti que le pape fit construire pour sa famille, aujourd’hui complètement détruite. L’obélisque avait été reporté à la lumière lors d’une fouille réalisée en 1519. Il transita un certain temps via de la Ripetta avant d’échouer sur ordre de Sixte V à son emplacement actuel.

11- Obélisque du Latran, Place Saint-Jean-de-Latran

Cet obélisque, le plus grand de tous ceux de Rome, et sans doute d’Égypte (32 m de haut, 525 tonnes) date de la XVIIIe dynastie. Taillé sur ordre de Thoutmosis III et érigé à Karnak sous le règne de son petit-fils Thoutmosis IV (il date donc d’environ 1450 ans av. JC.) au centre du sanctuaire dédié au soleil. L’empereur Auguste aurait eu l’intention de le faire transporter à Rome mais il renonça à cause de sa masse. Ce fut finalement Constantin qui le fit enlever de Karnak et qui lui fit, par des moyens exceptionnels, descendre le Nil jusqu’à Alexandrie. Il voulait le faire amener jusqu’à Constantinople mais il mourut et l’obélisque resta 20 ans dans le port d’Alexandrie. C’est Constance II, le fils de Constantin, qui le fit amener jusqu’à Rome, et pour ce faire, on réalisa le plus grand bateau jamais construit pour l’époque afin de l’amener jusqu’au port d’Ostia. De là c’est un chaland qui prit la relève. Il rejoignit la spina du Cirque Maxime, qui n’était pas très loin du point de débarquement. Des siècles plus tard, il fut renversé par les barbares de Totila et resta là, cassé en 3 morceaux, jusqu’à ce que Sixte V le fasse dégager. Amené jusqu’au Latran par un véritable troupeau de bœufs, l’obélisque est reconstruit et redressé en 1598 après avoir été exorcisé et béni!

12- Obélisque des thermes de Dioclétien

En début d’article il était annoncé 13 obélisques d’origine africaine à Rome, et jusqu’à présent il n’y en a que 11. Le douzième obélisque, que l’on nomme « monument de Dogali » ou encore obélisque des thermes de Dioclétien se trouve dans les jardins de la Piazza del Cinquecento devant la gare Termini. Il s’agit d’un obélisque authentiquement égyptien, en granite rouge d’Assouan de 9,25 m de haut qui était originalement situé avec son jumeau devant le temple de Ré à Héliopolis. Ramené à Rome au 1er siècle il fut placé devant le temple d’Isis. Il bascula et fut enterré sur place après la période des invasions barbares. Redécouvert en 1883, sur ordre du roi Humbert 1er, il fut érigé à son emplacement actuel en tant que monument commémoratif des soldats morts en Éthiopie lors de la bataille de Dogali, laquelle eut lieu durant les opérations de conquête de l’Érythrée. L’obélisque jumeau lui aussi se trouve en Italie et depuis 1790 il orne les jardins de Boboli à Florence.

13- Obélisque de la Villa Mattei

La Villa Mattei est aujourd’hui la Villa Celimontana. L’obélisque est situé dans un parc sur la colline du Celio et juste à côté de l’église de San Stephano Rotondo. C’est un obélisque qui remonte lui aussi à l’époque de Ramsès II, qui orna le capitole romain avant d’échoir au XVIe siècle entre les mains des ducs Mattei, qui s’en servirent pour décorer les jardins de leur villa.

Les autres obélisques de Rome

Si l’on veut évoquer les obélisques d’origine africaine il faut dans ce cas citer aussi l’obélisque d’Aksoum, qui fut ramené de cette ville éthiopienne à la suite des campagnes abyssiniennes de 1937 et qui orne la place de Porta Capena, entre le cirque maxime et les thermes de Caracalla.

Pour pousser encore plus la curiosité sur le sujet, on trouve bien d’autres obélisques à Rome. Par exemple il y a les deux obélisques qui se trouvent dans les jardins de la villa Torlonia, sur la via Nomentana. Ils sont de facture italienne. Sur ordre du prince Alexandre Torlonia, ils furent extraits des Alpes à proximité du Lac Majeur et amenés jusqu’à Rome vers la moitié du XIXe siècle. Quant aux derniers que l’on se doit de citer, ils sont de facture moderne. L’un se trouve au Foro Italico, face au stade olympique. Il est en marbre de Carrare et a été élevé en 1932. L’obélisque porte sur toute sa hauteur une immense inscription qui se traduit par « Mussolini le Duce». Il est le plus grand monolithe qui fut taillé au XXe siècle, avec 17,40 m de haut pour un poids qui avoisine les 300 tonnes. Ce monument n’est pas sans importance, mais le point final des idées d’aménagement urbain de Benito Mussolini, en tant que créateur d’un État fasciste. L’autre, bien que sa construction débutât en 1938, fut inauguré en 1959. Il est en blocs de marbre de Carrare, mesure 45 m de haut et orne la place Guglielmo Marconi, dans le quartier E.U.R pour commémorer la mémoire du célèbre scientifique.

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Cette liste n’a rien d’exhaustif, mais du moins, elle l’est pour les obélisques les plus imposants de Rome. D’autres obélisques sont présents un peu partout, même s’ils le sont de manière plus discrète, et bien sûr, s’ils sont plus petits. Partir à leur découverte pourrait même être un jeu auquel le voyageur curieux peut se livrer lorsqu’il séjourne à Rome. Quoiqu’il en soit vous pouvez compter sur notre expertise chez Voyages Lambert pour vous en montrer un certain nombre lorsque vous découvrirez, ou redécouvrirez Rome, avec notre circuit Italie du centre : Toscane, Ombrie, Latium, le berceau des civilisations.

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