L’Asie centrale : carrefour de la route de la soie
Entre monde des steppes et contreforts de l’Himalaya, l’Asie centrale est un lieu de rencontres et d’échanges depuis des millénaires. C’est pourquoi Voyage Lambert propose depuis quelques années le circuit Asie Centrale, où vous attendent découverte des cités légendaires de la route de la soie et des paysages extraordinaires qui les entourent. En fait, peu d’itinéraires commerciaux n’ont autant attisé les passions que la fameuse route de la soie. Rendues célèbres par les récits de Marco Polo, les aventures des marchands, des soldats et des prêtres qui s’y sont croisés ont depuis longtemps attiré l’attention sur les liens unissant dès l’Antiquité les extrémités de l’immense continent eurasien. Sur les hauts-plateaux iraniens ou le long des côtes de l’Océan indien, ils ont échangé tissus et verreries, légendes et croyances.
Les origines de la soie
D’après la légende, au milieu du troisième millénaire av. J.-C., l’impératrice Leizu, femme de l’Empereur Jaune, fondateur mythique de la première dynastie chinoise, buvait du thé à l’ombre d’un mûrier quand un cocon de ver à soie tomba dans sa tasse de porcelaine remplie d’eau chaude. Un doux fil s’en détacha. Curieuse, la jeune femme décida de l’examiner et en tirant patiemment sur le fil, elle déroula le cocon tout entier en une très longue fibre fine … c’était le début de la culture de la soie en Chine.
C’est seulement à partir de la fin du IIIe siècle av. J.-C. que les Chinois, entendant parler du marché lucratif du monde romain, ont commencé à chercher les moyens d’exporter la soie avec d’autres produits précieux de l’Empire Céleste au-delà de ses frontières. Il faut dire qu’au Ve siècle av. J.-C., le puissant Empire perse avait déjà bien aménagé plusieurs routes à travers l’Asie occidentale. Les conquêtes d’Alexandre le Grand avaient contribué à l’apparition des premières routes du commerce transasiatique. Et ce sont les légendaires voyages de l’envoyé spécial de l’empereur chinois Wu de Han, le célèbre diplomate Zhang Qian, qui ont donné des idées précieuses pour plusieurs itinéraires de la fameuse route commerciale transcontinentale. Les caravanes des marchands, remplies de soieries et d’autres produits de luxe ont commencé à parcourir des milliers de kilomètres dans les deux directions de la route qui fut nommée au XIXe siècle « la route de la soie » par le géographe allemand Ferdinand von Richthofen.
Les caravaniers de la route de la soie
La route de la soie prenait initialement le départ à l’ancienne capitale chinoise Chang’an, aujourd’hui connue sous le nom de Xi’an. Le transit de la marchandise précieuse se faisait consécutivement par petites sections de l’enchevêtrement de routes sinueuses commerciales qui reliait l’Extrême-Orient et l’Europe. Quand les caravaniers arrivaient dans la ville fortifiée suivante, ils vendaient leur marchandise aux commerçants locaux qui la revendaient à leur tour dans une autre ville après avoir parcouru encore une portion de la route.
En 102 av. J.-C., la Chine assurait la sécurité des déplacements sur la route de la soie du puissant Xi’ian jusqu’à la verdoyante vallée de Ferghana. La première grande oasis sur le parcours était à Dunhuang. Elle fut rapidement transformée en principal poste de douane chinois dont il ne reste aujourd’hui que des vestiges d’une antique porte en pierre. Les marchands y faisaient une halte obligatoire de quelques jours pour payer leur droit de sortie et toute leur cargaison était fouillée précautionneusement par les douaniers chinois qui voulaient s’assurer que personne ne sorte illégalement du pays des vers à soie ou des cocons.
Depuis l’oasis de Dunhuang, la route se divisait en trois tronçons et empruntait des trajectoires différentes : deux routes prenaient le nord en contournant les fabuleuses montagnes célestes du Tian Shan, qui constituaient la frontière naturelle du pays; la troisième partait dans la direction du sud et bordait l’infranchissable désert de Takla-Makan, nommé le désert de la mort, où beaucoup de nomades ont perdu la vie à cause des températures extrêmes et de fréquentes tempêtes de sable.
Ces routes du nord et du sud, en passant par l’oasis de Turfan et Urumqi (actuelle capitale de la région autonome ouïghoure du Xinjiang), se rejoignaient près de Kashgar (Caverne de jade), située à l’ouest du désert de Takla-Makan, au pied des montagnes du Tian Shan. Après cette oasis, la route se séparait encore une fois pour partir dans deux directions: l’une, qui menait vers la ville d’Islamabad au Pakistan via le col de Khunjerab et l’autre, donnait accès à la fameuse vallée de Fergana en Ouzbékistan actuel, en passant par le Kirghizistan voisin via les cols de Torugart et d’Irkeshtam.
Cette extraordinaire première partie de la route de la Soie était jusqu’à tout récemment bien intégrée dans notre circuit en Asie Centrale. En 2018, à cause de la politique répressive adoptée par les autorités chinoises à l’égard de la minorité ouïgoure, nous avons pris la décision d’exclure temporairement ce parcours de notre voyage. Il a été remplacé par la partie de l’ancienne route qui traversait le Turkménistan actuel où se trouvait la grande ville marchande de Merv. C’est une région, située encore plus à l’ouest, qui était à l’époque sous le contrôle des Parthes et comprenait les terres du Turkménistan, de l’Iran et de l’Irak contemporains.
Tout au long de la route qui traversait ces terres et menait à Ctésiphon, la capitale des Partes au 1er siècle av. J.-C. située près de l’actuelle Bagdad, de nombreux caravansérails étaient bâtis. Ces antiques auberges étaient utilisées pour bien accueillir les marchands et leurs chameaux qui continuaient ensuite leur route à travers les déserts de Syrie jusqu’à la Méditerranée d’où la marchandise fut expédiée à Rome via les ports de Tyr et d’Antioche.
Le point névralgique de toute cette grande route intercontinentale se trouvait incontestablement en Ouzbékistan actuel, contrôlé autrefois par des Sogdiens, dont les terres se trouvaient autour de la ville commerciale de Samarkand. Ce n’est pas étonnant que ce peuple soit devenu rapidement l’intermédiaire le plus important de la route de la soie reliant la Chine et l’Occident. Les perles de toute l’Asie Centrale et de la route de la soie, les incontournables Samarkand, Boukhara et Khiva sont évidemment les points les plus forts de notre voyage en Asie Centrale.
Cette route de la soie n’était pas seulement une route commerciale, mais elle servait aussi à la transmission de la culture, des croyances, des traditions, des sciences et des technologies. Le bouddhisme, le christianisme et l’islam se sont propagés à l’Est au court des siècles grâce à ces chemins multiples de la grande route commerciale, influençant et transformant les cultures, les croyances et la philosophie dans les pays sur leur passage. Et en retour les compétences asiatiques, comme l’art de la fabrication du papier transmise par les artisans chinois, ont influencé et transformé le mode de vie et l’histoire européenne. Cet échange culturel est au cœur de la raison d’être de Voyages Lambert et démontre bien que de toutes époques, les voyages ouvrent nos esprits et enrichissent nos vies.
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