Procida, capitale italienne de la culture en 2022
Par Jean Louis Fabaron, accompagnateur
Toujours à l’affût de points d’intérêt culturels notoires pour ses circuits organisés, Voyages Lambert vous invite à Procida, cette idyllique petite île de la baie de Naples. Sélectionnée comme capitale italienne de la culture pour l’année 2022, sa visite figure au calendrier de notre tout nouveau circuit en Italie du Sud.
La plus petite des îles italiennes
L’île la moins connue et la plus petite du Beau Pays va certainement connaître en 2022 un afflux considérable de visiteurs, car elle s’est distinguée parmi les 28 villes candidates et les 10 finalistes (aux côtés d’Ancône, Bari, Cerveteri, Tarente, Trapani, Volterra…) pour devenir la capitale italienne de la culture en 2022. Au cours des éditions précédentes, cinq villes s’étaient partagé le titre en 2015 (Cagliari, Lecce, Pérouse, Ravenne et Sienne), Mantoue était montée seule sur la plus haute marche du podium en 2016, suivie de Pistoia en 2017, de Palerme en 2018 et de Matera en 2019, alors qu’elle était en même temps capitale européenne de la culture. Parme a conservé le titre deux ans de suite, en 2020 et 2021, du fait de la crise sanitaire, alors qu’il a déjà été convenu d’attribuer le titre à Bergame et Brescia en 2023, en signe d’encouragement à un nouveau départ après de durs mois au début de la pandémie.
Avec Procida, c’est la première fois, depuis la naissance de cette compétition en 2014 que cette reconnaissance est attribuée à une ville aussi petite et surtout à une île. Cette victoire illustre la tendance de l’Italie à renouer avec sa dimension maritime, mais aussi avec un tourisme de proximité moins frénétique et dommageable que le tourisme de masse dont souffrent certaines villes du pays, comme Venise ou Florence.
Où se situe l’île de Procida ?
Ce petit lopin de terre d’à peine quatre kilomètres carrés habité par quelque 10 000 âmes se situe à seulement 30 minutes de bateau de Naples. Bien qu’elle soit l’une des îles les plus densément peuplées du Vieux Continent, son authenticité transpire à chaque coin de ruelle, alors que ses dimensions intimes et pittoresques lui confèrent un charme sans pareil. Elle est connue pour avoir été le théâtre de plusieurs scènes de films comme « Il Postino » (Le facteur) avec Philippe Noiret, « Francesca e Nunziata » avec Sophia Loren, « Le talentueux Mr Ripley » avec Matt Damon, mais aussi comme cadre du roman primé d’Elsa Morante « l’isola di Arturo » (« L’île d’Arturo, mémoires d’un adolescent ») ou encore le roman tragique d’Alphonse de Lamartine « Graziella ».
Le projet de tourisme responsable de Procida
Cette île-muse se démarque de ses voisines Ischia et Capri en proposant un projet culturel et touristique novateur, affichant clairement la volonté de devenir un laboratoire d’idées et un modèle pour l’avenir d’un tourisme responsable. C’est bien plus pour ce projet plutôt que pour les paysages ou la richesse de son histoire, qui sont pourtant exceptionnels, que cette sorte d’Oscar du tourisme italien lui a été attribué. Ici pas de discothèque permanente, car n’importe où sur l’île cela dérangerait les riverains ; pas de lieux mondains ; pas de festivals de musique qui attirerait un trop grand nombre de personnes à la fois.
En revanche, il y existe ici une longue tradition littéraire : chaque année, six écrivains sont invités à partager quelques jours avec un habitant de l’île pour apprivoiser la vie quotidienne, les lieux et leur histoire. La culture est donc la douce brise de l’île. Le maire Dino Ambrosino souhaite d’ailleurs tabler sur un tourisme responsable axé sur ceux qui aiment vraiment la culture, qui bien sûr sont moins nombreux que les amateurs de distractions de masse.
Un tourisme plus ciblé, dans la qualité et dans la quantité, permettra d’avoir de vrais rapports avec les locaux ; car c’est bien là le but du vrai voyage et l’éthique du visiteur respectueux que celui d’aller à la découverte de l’ailleurs et d’autrui.
Grâce à la dotation d’un million d’euros qui est accordée par l’État italien au lauréat de l’année en tant que capitale de la culture, Procida comptera en 2022 pas moins de 44 projets culturels, 330 jours de programmations, 240 artistes invités, 40 œuvres originales et 8 espaces culturels régénérés.
Ce qui fait la réputation de Procida
L’un des lieux culturels phares qui vont être rénovés est le Palais d’Avalos qui surplombe l’île et la mer depuis 1554, alors construit par le cardinal d’Avalos pour se protéger des Sarrazins. Du début du XIXe siècle aux années 1980, le palais sera transformé en prison pour plus de 700 détenus. Mais depuis, plus rien ! Alors, la commune de Procida s’est emparée du palais de 40 000 mètres carrés sur 4 étages afin d’en faire un pôle culturel avec une partie « musée » qui présentera l’histoire de l’île dans les cellules des anciens prisonniers. Il y aura aussi une section « d’enseignement » avec des salles de conférence et d’exposition, où les artistes et la population locale auront leur place. Les 17 000 mètres carrés des jardins, en contre-bas du palais, où poussent sorbiers et abricotiers, serviront quant à eux de jardin botanique. Des fresques murales sur le thème de la terre, du soleil et de la mer viennent d’autre part d’être entreprises pour égayer les murs d’enceinte. L’idée est de valoriser sans cesse ce palais pour en faire le point de mire d’une saison touristique allongée à 8 mois et proposant, à côté du climat fabuleux de l’été procidien, des manifestations culturelles tout au long de l’année. Une sorte d’antidote au tourisme de masse.
Jusqu’à présent, Procida avait toujours vécu grâce à l’économie de la mer. L’institut nautique Francesco Caracciolo, fondé en 1833, est reconnu comme l’un des meilleurs d’Italie et a formé de nombreux commandants de bateaux de croisière. Mais les candidats à ce type de carrière sont de plus en plus rares, tout comme le nombre de pêcheurs. Le tourisme permettra à la jeunesse de se projeter vers un autre avenir et de saisir de nouvelles opportunités tout en demeurant dans l’île. De quoi inspirer de nombreuses autres communautés à travers le monde !
Procida mérite vraiment ce genre d’attentions, car elle est magnifique. Il faut savoir la montrer et faire découvrir ses charmes sans pour autant souiller ce joyau qui se révèle dès que l’on accoste dans le petit port de la Corricella avec ses façades de maisons ocre, parme, bleu outremer qui descendent en cascade sur la mer. La dimension patrimoniale et paysagère de l’île y est extraordinaire et la population est particulièrement active en termes de protection et de valorisation de leur cadre de vie. Tout y est réuni pour transmettre un message poétique, une vision du tourisme et de la culture, qui, de la petite réalité locale, pourra s’étendre au monde entier dans le futur. Une conception du tourisme et des voyages que Voyages Lambert aime à défendre depuis le début de ses aventures, et que nous sommes donc heureux de voir triompher dans ce petit bout d’Italie.
#Capitale #Culture #Italie #VoyagesLambert #ÉmotionCulturelle #Agencedevoyages #Voyagesdegroupe