Le mystère du temple d’Abydos en Égypte
par Marie-Claude Dessureault, membre de l'équipe
Il est difficile de trouver un monde plus fascinant que celui de la mythologie égyptienne, où dieux et vivants se rencontrent sur cette terre baignée par le Nil. Il n’est pas surprenant que l’Égypte figure au sommet des destinations privilégiées de Voyages Lambert qui depuis de nombreuses décennies a fait découvrir le pays des pharaons à des milliers de voyageurs. Au-delà des pyramides, du sphinx et des grands temples de Karnak ou d’Abou Simbel, vous découvrirez dans ce circuit unique des temples moins fréquentés, mais qui racontent des histoires passionnantes comme le temple d’Abydos, consacré à Osiris.

Le mythe d’Osiris
Roi mythique de l’Égypte antique, Osiris est le fils aîné de Geb et de Nout, qui ont aussi donné naissance à Seth, et à deux filles : Isis et Nephtys. Osiris prit comme épouse sa sœur Isis, alors que Seth maria Nephtys. Osiris et Isis régnait sur le pays avec calme et bienfaisance. On attribue à Osiris l’invention de l’agriculture et de la religion. Mais son frère Seth était jaloux et chercha à tout prix à lui usurper le pouvoir. Il complota pour mettre fin à la vie d’Osiris. Il l’invita à un festin où il avait installé un immense coffre qu’il avait fait fabriquer par ruse à la taille du corps d’Osiris. Durant le banquet, Seth annonce qu’il donnera ce splendide coffre à celui qui, en s’y couchant, le remplirait à sa guise. Quand Osiris s’y étendit, Seth referma le couvercle, le cloua et le jeta dans le Nil. Désespérée, Isis se rendit jusqu’en Phénicie pour retrouver le coffre-cercueil et elle le ramena en Égypte. Le rusé Seth parvint à s’emparer du cadavre d’Osiris et le découpa en quatorze morceaux qu’il dispersa. La persévérante Isis réussit à retrouver les fragments du corps de son mari, et avec l’aide du dieu Anubis, elle reconstruisit le corps, l’enveloppa de bandelettes et parvint à lui redonner vie afin qu’il gagne le monde de l’au-delà dont il devient le souverain et le juge suprême des lois de Maât. Mais avant de quitter le monde réel, Isis et Osiris ont un dernier moment de passion et, de cette union posthume, naquit Horus. Horus réussit à venger son père : il tua Seth et devint pharaon à son tour. Depuis ce jour, Osiris règne sur le royaume des morts et c’est lui qui peut ouvrir, pour chaque Égyptien, après sa mort, les portes de l’éternité.
Abydos, cité d’Osiris
L’importance d’Abydos s’accrut avec l’instauration, à la Ve dynastie, du culte d’Osiris, dieu et souverain de la terre. Selon la mythologie, la ville abritait sa tombe principale qui contenait sa tête après que son frère Seth eut démembré son corps. Antef II (2121-2070, début de la XIe dynastie) fit officiellement d’Abydos la ville d’Osiris et centre principal de son culte. Les Égyptiens croyaient que chaque défunt était un Osiris : la proximité du dieu des morts augmentait ainsi les chances de résurrection et de vie éternelle. Souhaitant y être enterrés, ne serait-ce que symboliquement, certains pharaons de la IIe dynastie et les fidèles aussi ont érigé de petits cénotaphes en brique ou des stèles les représentant près du tombeau d’Osiris, seigneur des ténèbres. La ville devint ainsi l’un des centres culturels les plus importants où étaient célébrés les mystères de la fête du dieu. Le Livre des Morts qui appelle Abydos « l’île des Justes » contient une formule spécifique « pour entrer à Abydos et faire partie de la suite d’Osiris ». La plupart des monuments d’Abydos reposent sur cette croyance. Ces croyances funéraires expliquent également l’existence d’immenses nécropoles d’époques diverses situées entre l’agglomération et les temples qui sont aujourd’hui les plus importants, comme celui construit durant le nouvel Empire par Sethi 1er, qui sera terminé par son fils Ramsès II, temple tout entier dédié à Osiris.
Ce temple revêt une importance magistrale pour plusieurs raisons. D’abord son architecture : une disposition de plan doublement originale avec une forme à angle droit (en L), au lieu de suivre un axe central, et qio comporte sept axes parallèles menant à sept chapelles côte à côte chacune dédiée à une divinité. Puis la valeur documentaire exceptionnellement riche et variée de certains reliefs qui fournissent des informations rares et précises sur la liste des rois qui ont gouverné l’Égypte depuis les premiers rois Thinites (I et II dynastie) jusqu’à Sethi Ier lui-même (XIXème dynastie); environ de 2500 à 1290 AV J.-C, à l’exception de trois rois volontairement omis : Akhenaton, le roi hérétique, Tut et Hatchepsout. On peut y voir aussi la liste des 42 nomes d’Égypte (22 pour la Haute Égypte et 20 pour la Basse Égypte). Y est illustré aussi le mythe complet d’Osiris où est représenté le dieu Seth, le frère furieux d’Osiris qui représentait les forces du mal et il semble que ce soit la seule fois où le dieu assassin Seth est représenté dans un temple aux côtés d’Osiris. Finalement, la valeur esthétique des sculptures en relief, notamment celles de Sethi Ier présentant des offrandes à Osiris, et rehaussées de peintures dont les traits délicats et l’élégante composition se détachent subtilement du fond, constituent une véritable prouesse technique et consacrent le « purisme classique » qui caractérise l’art de cette période.
Du temple de Ramses II ne subsiste que les basses structures. Mais on peut voir, sur le deuxième pylône, quelques vestiges extrêmement significatifs de la décoration réalisée avec un soin extrême et une patience infinie relatant le célèbre poème de Pentaoun sur la bataille de Qadesh, une pièce de bravoure de la période guerrière du grand roi de l’Égypte. Dans la deuxième cour au double portique, on peut voir le sanctuaire et deux salles hypostyles au fond desquelles, dans l’axe du temple, se trouvent trois chapelles dédiées aux trois dieux, Osiris, Isis et Horus
La fleur de vie d’Abydos
La fleur de vie est un symbole puissant que l’on retrouve depuis la nuit des temps dans le monde entier, au fil des époques, à travers de nombreuses religions et cultures, et au sein de civilisations qui n’auraient eu aucun contact direct en elles, aux dires des archéologues. Elle a été trouvée en Égypte, en Turquie, en Grèce, en Irlande, en Angleterre, en Israël, au mont Sinaï, en Inde, en Espagne et dans de nombreux temples au Japon et en Chine.
Le Temple d’Osiris à Abydos en Égypte contiendrait le plus vieil exemple trouvé jusqu’à ce jour. C’est dans l’Osiréion, un cénotaphe érigé avant même la construction du temple de Sethi 1er, que des chercheurs ont découvert deux dessins qui représentent parfaitement la fleur de vie. Ces représentations sont uniques dans la civilisation égyptienne car elles ne représentent pas des hiéroglyphes. Certains prétendent que c’est l’œil de Râ (Dieu Soleil), symbole de l’autorité du pharaon, mais ils ont peut-être une autre signification cachée.
Les scientifiques n’ont pas encore percé tous les secrets de ces gravures. Ils ne savent pas encore comment, sans la technologie adéquate, ni sans outils modernes, les anciens Égyptiens ont réussi à tracer des fleurs de vie aux proportions si parfaites avec une précision étonnante. Ceci ajoute au mystère de ce symbole qui attire les foules de mystiques en quête d’une énergie intemporelle jusqu’à Abydos pour toucher cette pierre. Mais vous devrez jouer au détective pour la trouver car elle n’est pas facilement accessible, et il faudra peut-être soudoyer un des gardes du temple pour qu’il vous la montre.
Qu’est-ce que la fleur de vie
La fleur de vie consiste en une série de cercles qui se superposent et s’entrecroisent selon une règle précise : le centre de chaque cercle doit se trouver sur la circonférence de six cercles environnant de même diamètre. Elle est le plus souvent constituée de 19 cercles complets et de 36 arcs circulaires partiels, le tout inscrit à l’intérieur d’une sphère. Le point de départ de la fleur de vie est un cercle central qui symbolise à lui seul le point originel, la graine, la cellule, la source de toute vie. Puis naît, la figure de base composée de 7 cercles, appelée graine de vie, symbole de création et d’expansion cellulaire, illustrant parfaitement le développement de la vie à partir d’un seul noyau. À la manière d’une division cellulaire, les cercles se multiplient et la forme se déploie.
Si l’on analyse et décortique la figure, nous découvrons que celle-ci renferme d’autres formes extraordinaires : des symboles universels et les modèles de la Création! Elle nous fait voyager vers un monde où s’entrelacent les formes et les modèles infinis de l’univers, les représentations du monde vivant, le microcosme et le macrocosme.
- le vesica piscis, figure fondamentale de la géométrie sacrée que l’on retrouve dans les religions païennes et monothéistes, et également le Triquetra, symbole très connu en Europe du Nord, composé de 3 Vesica piscis.
- la graine de vie : composée des sept cercles extérieurs, correspond aux sept jours de création du monde, un symbole de fertilité.
- l’oeuf de vie : correspond à la partie centrale de la fleur de vie. Il représente la forme d’un embryon multicellulaire dans ses premières heures de formation, symbole de créativité.
- le fruit de vie constitué de 13 sphères qui viennent prendre la forme d’une étoile. Il symbolise l’atome et les différentes structures moléculaires vitales, symbole d’énergie et de protection
- l’arbre de vie, il occupe une place centrale dans la roue de la vie. Il est un symbole puissant d’ancrage et de vitalité.
On pourrait continuer cette analyse avec le cube de Métatron, l’un des symboles magiques les plus puissants de la géométrie sacrée qui superpose l’ensemble des solides de Platon ainsi que la Merkabah, un concept spirituel profond enraciné dans le mysticisme, sur une seule et même figure géométrique. Ou encore avec le nombre d’or ou la divine proportion : une règle géométrique d’une inégalable harmonie qui se cache dans les phénomènes naturels comme l’agencement des graines de la fleur de tournesol, l’écartement des feuilles d’un arbre, le positionnement du nombril dans le corps, la spirale des coquillages, la Voie Lactée… et dans l’œuvre de grands artistes comme Salvador Dali, Léonard de Vinci, Le Corbusier. Ce nombre n’est ni une mesure, ni une dimension, c’est un rapport entre deux grandeurs homogènes, garant de beauté et d’esthétique. On peut aussi penser à la suite de Fibonacci : une suite d’entiers dans laquelle chaque terme est la somme des deux termes qui le précèdent. Le rapport entre deux nombres dans la suite de Fibonacci est toujours égal à 1,618, ce qui correspond au nombre d’or. La suite de Fibonacci décrit la force de vie, la spirale, naturellement présente et abondante, avec une très grande variété de formes, parmi les plantes, les animaux, les paysages, et dans le corps humain.
La fleur de vie est l’un des symboles de géométrie sacrée les plus complet dans sa diversité d’action. Elle est un symbole universel de protection, d’harmonie, de créativité, de fertilité, d’ancrage, et d’abondance.
Abydos, le mythe d’Osiris et la fleur de vie ne sont que la pointe de l’iceberg des découvertes inusitées que vous ferez au pays des pharaons. Un voyage en Égypte, c’est parcourir 5000 ans d’histoire. C’est plonger dans un monde de mythologie ou les dieux et les vivants s’entremêlent pour dévoiler une civilisation unique au monde. Lieu après lieu, histoire après histoire, vous serez envoûtés par les mystères qui vous seront dévoilés, tant dans les sites intemporels et mythiques comme les grandes pyramides, que dans les mausolées de la vallée des rois et les temples inoubliables de la Haute Égypte. Laissez-vous guider par les égyptologues chevronnés de l’équipe Voyages Lambert pour ce qui pourrait bien être le voyage de votre vie!
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